SYDIP

Un parcours laborieux écume le Jubilé d’argent du Syndicat de Défense des Intérêts Paysans

Le Syndicat de Défense des Intérêts Paysans, SYDIP a déjà 25 ans d’existence. Pour célébrer ces années, des activités commémoratives ont été organisées à Butembo, siège de ce syndicat en juillet 2018.

« Qui pouvait s’imaginer qu’un jour les producteurs agricoles du Congo pourront avoir leur propre syndicat à l’instar de l’Union nationale des travailleurs du Congo, UNTC en sigle  et des opérateurs économiques au sein regroupés de la Fédération des entreprises du Congo, FEC en sigle avant les années 1992 et avant la promulgation de la Constitution de la République démocratique du Congo de 2006 qui, en son Article 38, dispose que la liberté syndicale est reconnue et garantie ? », laisse entrer en matière Mr Balitenge Wangahemuka, président national du SYDIP qui se réjouit du fait que ce syndicat existe.   Le SYDIP repose son fondement sur la doctrine sociale selon laquelle les salariés, commerçants, agriculteurs et généralement tous les travailleurs doivent se regrouper au sein des syndicats afin de pouvoir défendre leurs intérêts communs (salaires, conditions de travail, temps de travail, sécurité de l’emploi, etc.).

Comme toute organisation syndicale, le SYDIP est un groupe de pression sur les décideurs politiques, un mouvement de revendication des droits  socioéconomiques de ses membres en vue d’améliorer leurs conditions de vie.

Face à plusieurs défis auxquels font face les producteurs agricoles, le SYDIP se fixe un certain nombre d’objectifs notamment contribuer à la construction d’un monde juste où les droits socioéconomiques des producteurs agricoles sont promus et respectés ; asseoir une démocratie par l’apprentissage permanent des pratiques pour défendre le métier  et les droits des producteurs agricoles ; Créer des cadres de négociation pour la prise en compte des intérêts socioéconomiques des producteurs agricoles.

A sa création, le syndicat paysan voulait mener des actions autour du regroupement des producteurs agricoles familiaux ; de la gestion des conflits fonciers récurrents en milieux ruraux ; de la prise en compte de l’agriculture comme secteur pourvoyeur d’emploi ; de la contribution à l’amélioration quantitative et  qualitative  de la production agricole ; de la réduction  des tracasseries  dans l’organisation des marchés des produits agricoles ; et de l’instauration d’un Etat où règnent la justice, la démocratie et l’équité, etc.

Les membres du SYDIP se sont alors organisés en 615 comités locaux se réunissant dans  100 centres agricoles et 22 secteurs agricoles pour discuter de leurs problèmes  et échanger  leurs expériences sur les bonnes pratiques de développement agricoles et de défense de leurs intérêts ainsi que  la mutualisation du savoir local.

Durant les 25 ans de sa croissance, le SYDIP peut se féliciter d’avoir construit 100 centres agricoles et 22 secteurs agricoles pour des échanges sur les questions de développement agricole au niveau local et la mutualisation de leurs connaissances, de leurs expériences ainsi que leurs efforts de production ; assuré des formations cycliques de 1750 para-juristes ruraux sur les différents textes juridiques, les pratiques coutumières de gestion du terroir leur permettant ainsi de participer et bien d’autres. Cependant quelques difficultés ont contré les efforts des paysans entre autres la faible mobilisation des fonds propres au sein de l’organisation par rapport au financement externe, l’enclavement des milieux ruraux ainsi que l’insuffisance ou manque d’infrastructures pouvant stimuler l’agriculture, la création d’emplois en milieu rural (routes, énergie, centre de recherche, unité de transformation, marchés), etc. Mais Le SYDIP reste convaincu que la contribution de chacun à juguler ces défis permettra d’atteindre les objectifs de développement durable.

Jean Baptiste MUSABYIMANA

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